Aventures en norvège, la fin de l'aventure
Vendredi, 12h00. Déjà un moment que je suis levé, mais il m'aura fallu du temps pour émerger.
Hier, c'était mon dernier jour en Norvège. Levé aux alentours de 07h30, c'était déjà difficile. Mon amie Malina m'ayant contacté via msn le soir précédent, alors que j'étais sur le point d'aller me coucher, nous avions passé presque 2h à discuter ( 3 ans sans nouvelles, y a des choses à se dire, quand même )
J'avais donc peu dormi. Cette fois, je n'allais pas refuser : un café me donnerai un regain d'énergie. J'accompagnais donc Yann à la petite buvette du coin, avant de monter dans les bureaux de heaven/sorenso.
La veille, Martine m'avais demandé si je pouvais lui faire un devis pour un site web de locations d'appartement intégrant du Flash. Je me mettais donc au travail ce matin, analysant le site exemple qu'elle m'avait montré et trouvant des solutions élégantes aux imperfections.
Je lui fournissait ensuite mon planning détaillé, et elle me confirmait un moment plus tard que le client était ok et que le job pourrai débuter au plus vite. Yeah !! Et cette fois, le travail a vraiment l'air intéressant, autant dans la construction du site que dans la mise en place des éléments Flash. Bref, la journée commençait bien
Bien vite, l'heure du repas arriva : bizarrement, les norvégiens prennent généralement un repas frugal vers les 11h. Yann m'expliquait également qu'en cette période, ils passent à "l'horaire d'été". Ils vont au travail plus tôt pour pouvoir partir plus tôt également et profiter du reste de la journée. C'était mon dernier repas en compagnie de l'équipe, et j'ai profité de la nourriture qu'il y avait sur la table sans retenue !?
C'est à cet instant que je me suis rendu compte. Je ne ressentais plus de gène. J'avais un peu l'impression de "faire partie de la famille", comme on dit chez nous . Puis l'instant d'après, c'est un petit pincement au coeur qui survint. C'est mon dernier jour, pensais-je. D'ici quelques heures, j'aurai quitté le sol de Norvège pour revenir dans ma petite Suisse natale. Tout ça sera derrière, ne resteront plus que des souvenirs... Je balayais rapidement cette pensée pour profiter un maximum de cette dernière heure à passer en compagnie de l'équipe.
11h35 : le repas se termine. Je sors mon appareil photo pour immortaliser quelques images du bureau et de ses occupants. Je m'imprègne encore un moment de cette ambiance calme et détendue. L'heure du départ approche inexorablement.
11h45 : je rejoins Oistein derrière son énorme bureau rempli d'écrans pour quelques ultimes questions à propos de son CMS, puis je commence à ranger mes affaires. Une dernière fois, je déconnecte mon ordinateur, je range mon bloc-note, et fais place nette.
12h00 : Yann me rejoint du côté sorenso (les 2 parties sont séparées par une petite cloison. 1 côté graphisme, un côté développement). L'heure de lever le camp est arrivée. Je salue chaleureusement tous les gens présent, je tente de leur exprimer dans mon anglais de base toute la gratitude que j'ai pour eux de m'avoir accueilli comme ils l'ont fait, mais sans y arriver. Les mots manques, mais le coeur est là, et ils le ressentent tout comme moi. Martine me sert dans ses bras dans une grande embrassade, puis je prend congé de tout ce petit monde pour repartir chez Yann.
Une fois arrivé, je termine de ranger mon sac de voyage, nous discutons encore un peu, puis nous repartons vers la ville. Je voulais trouver quelques souvenirs typiquement norvégiens histoire de faire des heureux en rentrant, et Martine nous a conseillé une boutique tout proche de la mairie. Après avoir tourné un moment pour trouver une place de parc, sans succès, nous nous dirigeons vers un parking souterrain. Après une petite balade près du port, nous trouvons la boutique et je peux faire mes achats. Des trolls et des élans partout On peut dire que les Norvégiens ont beaucoup de symboles. Entre leurs ancêtres les vikings, les légendes, les élans et les ours, on ne peut que trouver son bonheur
Je prends une tonne de petites peluches, des mini-trolls en porte-clés, et un présent que mon frère va surement adorer. Nous quittons la boutique, et voilà... Oslo, c'est fini. Yann prend l'autoroute en direction de l'aéroport, situé à quelques dizaines de kilomètres d'Oslo. Nous profitons de ces derniers instants communs et discutons ensemble de cette semaine enrichissante pendant le chemin. Enfin nous arrivons à l'aéroport sans encombres. L'heure des adieux est arrivée. Je remercie Yann pour sa gentillesse et tous ces merveilleux moments que j'ai pu passer en sa compagnie, puis le sert dans mes bras. Le coeur un peu gros, je rentre dans l'aéroport puis commence à chercher un point d'information pour savoir ou je dois me présenter pour les bagages et mon enregistrement.
Attention, c'est maintenant que ça commence à devenir assez comique
Je me dirige vers le point d'enregistrement des bagages, et fais enregistrer mon bagage en soute. Le petit détail qui m'a échappé à ce moment-là, c'est qu'avec la politique de sécurité actuelle dans les aéroports et les avions, il est dorénavant interdit d'emporter des bouteilles dans ses bagages à main...
En arrivant à Oslo, j'avais fait un tour dans la zone hors-taxe et j'y avait dégoté une superbe bouteille de Jack Daniel's "Silver Select". Pas donnée, mais dans un commerce standard, on peut multiplier le prix par 1,5. Bouteille très esthétique, bouchon en liège, alcool avec un petit arôme caramélisé, bref, tout pour plaire.
Yann ne buvant pas de whiskey, je la remportais donc tout naturellement avec moi d'Oslo. Mais bien entendu, je l'avais glissée dans mon bagage à main. Et maintenant, mon bagage en soute était enregistré...
J'avais à la main des sacs de la boutique de souvenirs quelque peu fermés avec des autocollants "hors taxe" que je pouvais également prendre avec moi. Je tente le tout pour le tout, me dit-je, et je glissais ma bouteille dans son carton d'origine, plaçant le tout dans un de ces sacs.
Arrivé au portail de contrôle, j'essaye dans mon anglais un peu bafoué d'expliquer la situation en disant que je l'ai achetée dans une boutique, mais malheureusement, même avec cette esquive, on refuse que je l'emporte avec moi. On me dit d'aller m'informer directement vers ma compagnie, ce que je fais sans tarder. Réponse identique... Dépité, je repars vers la zone d'enregistrement en tentant vainement de trouver une solution, mais impossible... même les bouteilles en plastique sont interdites... Il ne me reste plus qu'à la boire
Je vais me mettre dans un coin tranquille et commence à siffler ma bouteille. Whiskey pur au goulot, ça arrache, croyez-moi !! Après quelques gorgées, à la limite du dégout, je la pose une première fois et m'apprête à repartir, puis je me dis que c'est moche de laisser tout ce liquide sans propriétaire. Je la reprends en main et bois encore quelques gorgées. Reste un peu moins de la moitié de la bouteille, je préfère m'arrêter là sous peine de frôler le coma d'ici que l'alcool aura fait son effet. Je la pose bien au sommet d'une armoire et part, un peu dépité de laisser un si bon whiskey dans un coin si sombre. Qu'importe. Je reprendrai la même au duty free, ça me consolera Je me dirige enfin vers la zone douanière, puis me résous a passer les portiques de sécurité, zone de non-retour. Je place mon ordinateur et vide le contenu de mes poches dans les bacs prévus à cet effet puis avance jusqu'à cette grande porte béante qui va me permettre de me rapprocher un peu plus de la Suisse. Jusqu'ici, tout va bien, Les multiples gorgées de l'alcool que je viens d'ingurgiter ne se sont pas encore dissipées dans mon corps tout entier, je tiens le coup. Je regretterai presque de ne pas en avoir bu un peu plus. La suite m'assurera qu'il n'y a pas de regrets à avoir
Avant moi, devant le portique, je vois une femme enlever ses chaussures, puis l'homme qui la suit faire de même. C'est alors que je pense au pantalon que je porte. Pas de ceinture, mais de multiples petits boutons en métal. Vais-je devoir me mettre en caleçon ? Je traverse, tout se passe bien. Je regarde alors l'agent de sécurité et fait un "ouf" de soulagement en lui montrant les petits éléments métalliques de mon vêtement, sourire aux lèvres. Bien mal m'en a pris Ce dernier me stoppe et me palpe de haut en bas avec son scanner, jusqu'au revers de mes chaussures. Après cette petite séance de contrôle, il me laisse poursuivre ma route.
Vers les 17h00, je rentre en zone libre, et c'est là que le whiskey commence à faire son effet. Vite, repérer les informations importantes telles que la porte d'embarquement, la direction à prendre... Après avoir trouvé ces données, je me dirige vers la boutique hors-taxe, non sans avoir au préalable été me faire rembourser les taxes qui avaient été appliquées à la boutique de souvenirs d'Oslo.
Me voilà dans le magasin. Où est ma bouteille de Jack Daniel's ?? Je tourne un moment dans le magasin avant de la retrouver, m'en empare, fais quelques autres achats et passe au caisses. Je n'ai pas assez en poche, alors j'utiliserai ma carte de crédit. Je la tends à la vendeuse, qui encaisse et me demande "an ID, please"... heu, attends, j'ai pas compris, là... Un développeur, on lui parle d'ID, il pense base de données, auto-incrémentation, il enchaine avec les procédures stockées, ... Un vrai geek, vous pouvez rigoler L'alcool montant, ça n'aidait pas, bien entendu. Le client après moi tente également de m'expliquer sans que je comprenne. Un ID... un identifiant... assurément, pour moi on trouve ça dans une base de données. Je ne percute pas. Elle fini par me demander mon passeport... Alléluia !! la lumière jaillit !! Si elle avait fait ça tout de suite, me dis-je. Elle voulait une pièce d'identité. Quelle idée aussi, de demander un ID à un informaticien bien lancé !!
Je sors enfin des caisses, puis fait un tour dans les autres boutiques alentours sans vraiment avoir de but précis, juste pour ne pas rester inactif en attendant l'embarquement. Ne trouvant rien de bien intéressant, je finis par suivre les indications des panneaux pour trouver la porte d'embarquement numéro 50 et m'affale sur un siège, un sourire un peu béat sur la figure. Je ne peux m'empêcher d'envoyer un sms à Yann pour lui expliquer en quelques mots que je commence vraiment à être ivre. Il me réponds en me souhaitant un bon voyage. Je pense que ça va aller, oui, je pense.
Assez rapidement, nous sommes appelés à embarquer. Je me retrouve dans les premiers à rentrer dans l'avion, et suis situé proche de l'avant (5) côté fenêtre. Bonne nouvelle, personne à côté de moi, je vais pouvoir me vautrer un peu. J'attache ma ceinture, tente de rester un peu concentré sans y arriver. Je vois l'hôtesse gesticuler avec son gilet de sauvetage pour en expliquer le fonctionnement, mais je suis déjà ailleurs. Je rentre chez moi, mais il y a dans ma tête une foule d'images qui défilent. Plein de souvenirs qui me font chaud au coeur. Je suis extirpé de mes rêveries par un premier enfant qui se met à pleurer. Puis un second. Ceux-ci vont continuer un bon moment, puis nous décollons, chose dont je ne me souviens pas. Les seuls choses dont je me souviennent sont l'attente de voir passer le charriot des hôtesses pour aller me soulager au toilette et l'arrivée à Genève. 2h40 de vol qui n'ont semblé être qu'un court instant, impressionnant
Toujours le sourire au lèvres, je sors de l'avion et suis la masse. Je jette un rapide coup d'oeil pour savoir ou nos bagages sont réceptionnés et m'y rends. L'effet de l'alcool s'est un peu calmé, je suis encore en état de pouvoir me déplacer, tout va bien. Après quelques minutes d'attente, les bagages arrivent enfin. Je repère le mien dès sa sortie et le récupère, puis me dirige rapidement vers la gare. Le train est déjà là, je n'ai plus qu'à choisir ma place et poser toutes mes affaires. Je m'empare d'un petit magazine qui traine, m'allonge sur le banc, les pieds sur mon gros sac, enclenche la radio de mon téléphone portable et commence à bouquiner. Me voilà en Suisse, sur le chemin du retour. Je n'ai plus qu'à attendre et j'arriverai à destination. L'aventure est finie, malheureusement. Mais les pensées restent, et c'est ça qui a de l'importance.
C'était vendredi que j'avais commencé ce billet. Et c'est samedi que je le termine. Entre-temps, j'ai eu l'occasion d'aller fêter un double anniversaire, 2 amis, et j'ai continué à pratiquer mon anglais car une bonne partie des invités venait d'Afrique ou de pays du nord et de l'est. J'ai pu raconter avec beaucoup de plaisir la semaine que je viens de passer, et maintenant encore, j'ai les yeux rempli de la Norvège.
Martine, Yann, Le mot de la fin sera pour vous : Merci pour tous ces moments inoubliables. Vous êtes des gens formidables !!